Le Patrimoine en Péril, cas de l'Eglise Saint Rémi
Tous les étés, des visites du patrimoine sont organisées, il y a peu de curieux qui se déplacent. L’été dernier une visite de l’église Saint Rémi (rue de la République) était au programme, nous n'étions que 5 ou 6 à y assister. La programmation est prévue un an à l’avance pour permettre au guide conférencier de préparer sa visite. J’ai toujours connu cette église fermée pour raison de sécurité, car celle-ci s’effondre. La guide nous confirmera que la dernière fois qu’elle a été ouverte c’était pour une des premières journées du patrimoine, et déjà à l’époque il avait fallu nettoyer l’intérieur des traces que les pigeons avaient pu laisser de leur passage. Aujourd’hui on peut penser que c’est mieux protégé en ce qui concerne les pigeons car des grillages ont été posés, mais l’Eglise est toujours fermée. Problème lorsque la guide a préparé sa visite elle croyait qu’elle serait ouverte pour l’occasion… Ce qui fait qu’on s’est contenté d’une visite du tour de l’édifice qui n’en est pas moins superbe. Les touristes qui arrivent à Amiens et cherchent la cathédrale la confondent souvent. Si vous restez à coté il est fort probable que des touristes vous demandent si ce n’est pas la cathédrale. Cela m’est arrivé 2 fois.
Les réflexions qu’on s’est posé ce jour là c’était à quand une restauration d’un bâtiment fermé depuis près de 20 ans, au moment où on ferme le coliseum pour 6 mois qu’on investi 2 000 000 d’euros pour refaire la piscine mais aussi les vitres, alors que l’on sait que le stade de la licorne qui n’a pas 10 ans doit déjà être refait. La plupart des constructions neuves doivent être refaites, et pendant des années aucune démarche pour préserver notre patrimoine historique n’a été entreprise.
Quand on pense à l’église saint Rémi, l’église saint Germain, l’église Saint Anne, au lieu d’effectuer les travaux nécessaires on a préféré fermer les portes. Quand on se rend compte que les constructions modernes d’aujourd’hui les équipements la ville ne tiennent pas les 10 premières années de leur construction et nécessitent des investissements colossaux déjà il y a un problème quelque part mais aussi on a de bonnes raisons de croire que notre patrimoine est en péril. Peut être qu’un jour il ne restera réellement plus que la cathédrale comme la communication de l’office de tourisme le laisse à penser. On aura alors perdu beaucoup.
L’église Saint Rémi pourtant est un peu à l’image de la ville d’Amiens, cette grande ville qui doit sa richesse et la cherche de briller, à l’essor de l’industrie textile et dont la fin du velours aura coupé toute ambition.
L'église Saint Rémi n’est autre que la transformation petit à petit de l’ancienne église des cordeliers (occupée à l’origine par l’ordre des religieux franciscains (ordre mendiant qui portait une corde autour de la taille en guise de ceinture) reprise par la paroisse Saint Rémi.
L’architecte, Paul Delforterie en 1889 commencera l’édification de l’église dans le style néogothique, projet qui ne sera mené a terme. Le reste de l’église des cordeliers subsiste et constitue aujourd’hui le square Pierre-Marie-Saguez. Seul le cœur de l’église Saint Rémi est réalisé.
La construction de l’église Saint Rémi avait à l’origine créé polémique car la rue de la République impliquait une construction prestigieuse et les financeurs souhaitaient que l’entrée donne sur la rue de la République, or traditionnellement la face principale se trouve orientée vers le Nord. Ni cette façade, ni la flèche ou campanile ne sera finalement construite, faute de financement, mais aussi peut être un intérêt déjà moindre que l’on vouait au culte à la fin du XIXe siècle.
L’intérieur de l’église renferme de véritables trésors. Des sculptures d’Albert Roze ou encore d’autres de l’ancienne église. Mais ce n’est pas tout, des œuvres les plus abouties de Nicolas Blasset sans commune mesure avec l’ange pleureur de la cathédrale d’Amiens, le monument funéraire des Lannoy et une vierge à l’enfant, des Stalles en bois, dalle funéraire, un orgue du XXe siècle et des vitraux de Gérard Ansart, en font un monument riche de notre patrimoine amiénois qui hélas subit actuellement et depuis trop longtemps un sort bien malheureux. Même n’étant pas croyant, donc encore moins pratiquant, je souhaite pouvoir (moi et tous les amiénois), un jour, entrer dans cette église.
Photos issues du site internet du ministère de la culture